LA 29° BOURSE DE GUILHERAND-GRANGES A VECU… UN CRU « CÔTE DU RHÔNE » DESORMAIS CLASSE !

Article aimablement rédigé par : M. Michel BROUTY

              Entre les ruines de Crussol et le kiosque de Peynet, s’est déroulée les 2 et 3 février, notre 29° Bourse, un rendez-vous attendu par les collectionneurs et les amateurs de belles pierres du bassin valentinois et de la région Rhône-Alpes. A noter que cette année, les centaines de scolaires accueillis habituellement avec leurs professeurs le samedi matin étaient en vacances.
              Une fois de plus, notre association s’est démenée pour offrir parallèlement à l’activité commerciale une surface équivalente d’animations. L’occasion pour nous de présenter notre association, de participer à la vie culturelle régionale, de rappeler aux élus notre existence et d’assurer financièrement notre fonctionnement.
              Plaisir de la découverte et premiers essais de détermination pour les bambins fouillant dans le bac à sable ou pêchant à la ligne. Pour les plus grands étaient proposés des ateliers de dégagement de fossiles au crayon pneumatique, de polissage ou recherche d’or. Ce dernier atelier était géré par la famille Le Faucheur, famille gardoise pionnière en matière d’orpaillage.
              En voisine, la Grotte de Thaïs proposait sur un tapis de fourrures jonché d’outils préhistoriques la découverte d’une technique artisanale remontant à la civilisation néolithique du Hösger, installée 3200 ans avant J.C. sur un site lacustre suisse : la fabrication de colliers de perles réalisées avec des rondelles de branches de sureau et décorées à l’aide d’un perçoir… ceci sous l’œil d’un tailleur de silex qui assura, par ailleurs, une conférence sur la Géologie du Vercors.
              Etait également présentée par Jean-Claude Chervin une exposition : Philatélie et Minéralogie portant essentiellement sur des timbres de France et pays francophones. De leur côté, les micromonteurs avaient préparé divers panneaux sur leurs activités et l’Association Française de Microminéralogie, ainsi qu’une exposition sur les microminéraux lourds des sables alluvionnaires. Deux binoculaires permettaient de découvrir des échantillons sélectionnés pour leur qualité avant que les visiteurs n’en prennent plein la vue avec la projection d’un diaporama 3D illustrant les différentes classes de minéraux à partir de cristallisations étonnantes et superbes.

              Quatre vitrines avaient été remplies par des adhérents, une première consacrée aux dents de requins chères à Michel Brault, des dents provenant de Belgique, des USA, du Maroc, du Chili et de France… à noter deux dents de Megaselachus Megalodon de 16 cm de hauteur. Son auteur gratifia le public d’une intéressante conférence sur « Les Fossiles ».
              Une seconde vitrine présentait des ammonites de haut niveau, entre autres, une déroulée du Japon (hyphantoceras), une ancyloceras nacrée de Russie et une mortoniceras (04) du Vraconien, propriétés de Frédéric Pierre, géologue de profession.
              Une troisième vitrine illustrait la passion qui unit Patrick Boselli et son fils, un duo branché ammonites depuis seulement quelques années mais animé d’un réel souci scientifique et préparant de belles pièces. Etaient représentés le Kimméridgien supérieur d’Ardèche, l’Hauterivien inférieur de la Drôme, le Barrémien supérieur de la Drôme et des Bouches-du-Rhône.
              Une quatrième vitrine m’était due, elle aurait pu s’annoncer : « Faux et approche de faux », à partir d’échantillons minéralogiques et paléontologiques : quartz de synthèse, agates colorées, minéraux issus d’alchimie moderne… fossile patiemment restauré gardant sa valeur scientifique, restauration généreuse, reconstitution fantaisiste à partir d’éléments issus d’individus différents, moulages, ammonites fardées à la brosse laiton ou au cuivre, faux en résine ou plastique dure… certaines propositions souffrant de cupidité et tromperie s’avérant condamnables par tout caillouteux qui se respecte.

Au stand librairie, la lithothérapie eut le vent en poupe, alors que sur le plan technique était présenté le proscope, caméra allant du grossissement 10 à 400, connecté à un microordinateur et son imprimante.

              Le samedi soir, lors du vin d’honneur accueillant député, conseiller général et autre maire, fut intronisé dans la Confrérie du Septaria du Diois, Monsieur Arnaud, ancien député et maire sortant de Guilherand-Granges, un élu qui a toujours soutenu nos actions. En fin d’intronisation (en alexandrins s’il vous plaît !), Pierre Nappez qui aime taquiner la muse, lança un vibrant : « Aux quartz, citoyens ! » afin de revigorer le soutien des élus.

              Côté commercial, 25 exposants emplissaient la grande salle de l’Agora. Sur le plan international, étaient présents : la Bulgarie, les Indes, le Maroc et le Pakistan. Des stands sur l’ambre et la gemmologie complétaient la palette habituelle d’exposants français. Attribuer le prix du plus beau minéral fut difficile au jury qui dut recourir au critère de nouveauté. C’est Monsieur Righi qui emporta le prix avec une ensemble de tourmalines indigolites du Brésil (Minas Gerais). Le prix de la plus belle pièce fossile revint à Monsieur Jourlin pour un lot de blocs d’ammonites du Toarcien de Schafausen (Allemagne). Celui du plus beau stand fut attribué sans discussion à Monsieur Moindrot pour un stand de minéraux bulgares alliant la beauté de la manganocalcite à l’éclat métalique de blendes et autres galènes saupoudrées de quartz, des pièces récentes originaires de la ville minière de Madan. Un stand d’une beauté pastel mêlant nuances laiteuses au rosé de petit matin, un stand arrêt sur image empreint de douceur, d’une sensualité minérale.
              Furent également remarqués du lapis lazuli, de la tourmaline melon d’eau, de l’elbaïte verdélite d’Afghanistan, d’étonnantes cristallisations d’apophyllite sur heulandite des Indes, des béryls héliodores d’Ukraine, des quartz fumés du Mont-Blanc (Aiguille des Rochassiers). Côté fossiles, Monsieur Del Papa, Drômois de Clansayes, présentait d’impressionnantes ammonites déroulées parmi lesquelles on peut citer : Acrioceras tabarelli et Hamulina cincta de la Drôme, Emericiceras emerici du Gard, l’ensemble du Barrémien inférieur, ainsi qu’un bel exemplaire d’Oslingoceras puzosianum du Vraconien des Alpes-de-Haute-Provence.
              Sans négliger nombre de pièces plus modestes donc plus accessibles car, parmi les visiteurs, il n’y a pas que des collectionneurs, il y a aussi des amateurs de bijoux ou de pierres décoratives. Un collier d’ambre, une figurine de jade ont leur place auprès d’une pièce quartz ou de fluorine. Il en faut pour tous les goûts et tous les porte-monnaie. Pour les organisateurs comme pour les exposants le but de la manifestation est d’accueillir et satisfaire le maximum de personnes.